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Dernier hommage

janvier 15, 2014

Mes amis,
Je vous remercie tous du fond du cœur d’être venus aujourd’hui et de m’avoir soutenu pendant ces années. Sans vous tous, quelque soit votre façon de communiquer ou votre éloignement, je ne serais jamais allé aussi loin.
J’ai rencontré de belles personnes, de belles âmes pendant ces 2 années de rechute. Tant parmi la famille que parmi les amis, le personnel médical ou les collègues devenus amis.
Mais j’ai surtout réalisé la chance immense d’avoir eu la plus merveilleuse petite famille qui soit.
Par amour pour eux, je n’ai pas abandonné les traitements que l’on me proposait. J’ai persévéré au « cas ou » cela fonctionnerait.
Et eux, par amour pour moi, ils m’ont laissé partir, ne supportant plus de me voir souffrir dans mon corps et dans ma tête.
Ne pleurez pas pour moi les amis, je suis enfin libéré. Je meurs serein. Sans regret. Tout a été tenté. Malheureusement rien n’a marché. Je meurs sans amertume. Tout a été dit, de ces petits mots glissés sous la porte a ces petites discussions sur le bord d’un lit.
Je laisse derrière moi une famille formidable. Ils s’en sortiront tous les 3, j’en suis sûr. Ils ont déjà montré leurs forces seuls et que dire de ce qu’ils seront capables de faire grâce à votre soutien. Vous pouvez les soutenir eux, mais également les associations d’aides aux malades du cancer, les associations de recherche contre le cancer ou tout simplement donner votre sang.
Mes amis, je vous souhaite très sincèrement d’être heureux et de ne jamais avoir a subir tout ce que nous avons supporté. Je vous souhaite le meilleur et ne perdez jamais de vue l’essentiel.
Prenez soin de vous et des vôtres,
Je vous aime.
A.

Ce texte a été écrit par « lui » durant ces derniers jours de vie à la clinique. Il a été lu lors d’une cérémonie d’hommage et sa femme nous l’a fait parvenir afin que nous le lisions tous. Il savait que tu avais un blog, il voulait le lire. T’espères l’honorer de cette façon.
Sa femme y avait joint une lettre.
Tu t’es précipitée dessus quand tu as su qu’elle avait écrit. Comme un signe, tu avais rêvé d’eux la nuit précédente.
Le courrier simple, fort et beau d’une femme qui réapprend la vie avec ses enfants. Des mômes qui s’en sortent plutôt bien à l’école mais qui n’arrêtent pas de demander à revenir à la clinique. Des remerciement aux médecins, une en particulier, à tout le personnel et comme un milliard d’éclats de verre en plein cœur, une dernière phrase qui te remercie toi plus particulièrement. TOI. Tu n’y croyais pas et pourtant, ils t’ont pas oubliée. Tu les as marqués autant qu’ils t’ont marquée.
Tu pleures. D’émotions, pas de tristesse. Ça te submerge. Tu te sens tellement fière. C’est une vague de chaleur qui te coupe le souffle. Le travail s’arrête. Les collègues passent à côté de toi. Ça compte plus. elles t’emmerdent. T’es dans une bulle d’émotions. Ça tape dans tes tempes, ça cogne si fort dans ta poitrine.
Tu lis, relis, mémorises, te souviens, trembles. Tu te sens un peu mal aussi. Parce que le psy de la clinique t’a dit qu’il ne fallait surtout pas conserver de liens, tu as l’impression de les avoir lâchés.
Tu sais qu’ils cherchent à entrer en contact avec la clinique. Mais il paraît qu’il faut pas s’impliquer plus.
S’impliquer… Ils en ont de bonnes. Comme si c’était pas foutu, de toute façon, niveau préservation avec cette famille… T’as qu’une envie c’est de leur écrire mais tu t’en empêches parce que les psy, ils savent mieux. Surtout lui, c’est un vieux de la vieille alors tu vas quand même pas passer outre.
Ou alors juste une petite carte de vœu? Un petit rien pour qu’ils voient que tu ne les as pas oubliés? Ça mange pas de pain ça non? Allez quoi. C’est pas rien ces gens la, quand même.

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